Découvrir Québec : Trait-Carré Charlesbourg
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Découvrir Québec : Trait-Carré Charlesbourg

À dix minutes au nord de la Ville de Québec, un vieux village du XVIIIe siècle, le premier développé à l’intérieur des terres en Nouvelle-France en 1665, Charlesbourg et son Trait-Carré classé historique depuis 1965, possèdent une histoire et un riche patrimoine dont un plan cadastral unique en Amérique du Nord.

Histoire du Trait-Carré

Charlesbourg est situé dans l’une des plus anciennes seigneuries de la Nouvelle-France, celle de Notre-Dame-des-Anges, concédée aux Jésuites en 1626 par le vice-roi Henri de Lévis, duc de Ventadour (1596-1651).

En février 1665, les Jésuites entreprennent le peuplement de l’intérieur de leur fief. Ils délimitent un bourg sur la première terrasse surplombant la rivière Saint-Charles, en accord avec l’arrêt royal de 1663 qui ordonne de regrouper les habitations en bourgs afin de faciliter la défense du pays, de centraliser les services et surtout de corriger l’étalement rural. Ils font défricher un carré d’environ 9 hectares, soit 1,7 hectare réservé aux fins institutionnelles, entouré d’un pâturage commun. Un chemin appelé Trait-Carré (tracé en 1692) ceinture la commune et 40 terres trapézoïdales rayonnent tout autour. C’est la première et l’une des rares utilisations du plan radiant en Nouvelle-France et au Québec. Les censives sont concédées du 22 au 28 février 1665. Le bourg reçoit le nom de Charlesbourg. Deux chemins le traversent et se croisent en son centre : le chemin de Québec du nord au sud et le chemin de Bourg-Royal d’est en ouest, qui devient le chemin de Saint-Joseph au croisement.

copie2En mars 1665, Jean Talon (1626-1694) est nommé intendant de la Nouvelle-France. L’année suivante, il exproprie une partie de la seigneurie Notre-Dame-des-Anges, notamment le village de Charlesbourg. Les Jésuites protestent, mais le ministre Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) approuve cette décision. Sur ces terres, l’intendant veut établir les villages de Bourg-Royal, Bourg-la-Reine et Bourg-Talon, selon le plan radiant mis en application par les Jésuites. Seul le premier sera complètement réalisé.

Immédiatement au sud de Charlesbourg, le bourg d’Auvergne est dessiné selon un demi plan radiant.

En 1671, Louis XIV (1638-1715) concède à Talon des bourgs détachés de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. Ils sont réunis à la seigneurie des Islets, propriété de l’intendant depuis 1667. Le roi fait ériger la seigneurie en baronnie la même année, puis en comté, sous le nom d’Orsainville, en 1675. Les Jésuites parviennent cependant à réintégrer Charlesbourg à la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges en 1698.

La paroisse de Saint-Charles-Borromée, dont le noyau est situé à l’intérieur du carré central, est érigée canoniquement en 1693. En 1709, une ordonnance met fin à l’usage de la commune. Son lotissement ne sera toutefois complété qu’en 1872.

Charlesbourg conserve son caractère essentiellement agricole jusqu’au milieu du XXe siècle. Toutefois, son centre se densifie au XIXe siècle. Quelques résidences luxueuses, des fabriques artisanales et de petits commerces s’implantent entre les maisons de ferme. La majorité des bâtiments bordent le Trait-Carré. Le bourg prend également un visage institutionnel. En plus de l’église actuelle qui est construite entre 1827 et 1830, un nouveau presbytère (1875), le couvent des Soeurs du Bon-Pasteur (1883) et le collège des frères Maristes (1903) sont érigés. La cité de Charlesbourg, anciennement municipalité de village (1914), est constituée en 1949. Le site patrimonial de Charlesbourg est déclaré en 1965. De nos jours, il constitue un pôle culturel de la ville de Québec et renferme des fonctions institutionnelles, résidentielles et commerciales.

En 1976, les municipalités de Charlesbourg-Est, de Notre-Dame-des-Laurentides,  et la cité de Charlesbourg sont fusionnées pour devenir la ville de Charlesbourg. Créé en 2002, l’arrondissement de Charlesbourg épouse le même découpage territorial que l’ancienne ville du même nom. Son territoire s’étendant du contrefort des Laurentides jusqu’aux abords de l’arrondissement La Cité- Limoilou, cet ancien territoire agricole a évolué au cours de la dernière moitié du 20e siècle en une banlieue moderne et prisée pour sa qualité de vie.

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