En juin, c’est le charme secret des îles du Bic
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En juin, c’est le charme secret des îles du Bic

En juin, c’est le charme secret des îles du Bic

Avec leurs anses cachées et leur aura de mystère, les îles du Bic ont séduit Bélairama mais aussi une écrivaine. Comme à chaque mois de juin, nous allons se faire bercer par le vent de la Baie du Ha Ha qui caresse cette nature sublime.

Un matin, à mon réveil, une voix venue des songes m’a soufflé à l’oreille : «Je suis née là où la mer commence.» Pendant des mois, j’ai fouillé les rives du Saint-Laurent en quête d’un littoral où installer les personnages de ce qui me semblait être un roman à naître. Sans succès.

Un an plus tard, au Salon du livre de Rimouski, un historien amoureux de la région s’enquérait avec une pointe d’irritation :

– Que cherches-tu exactement ?

– Sans doute un lieu qui n’existe pas, lui ai-je répondu. J’ai en tête un paysage unique et magnifique avec quelque chose d’un peu… magique.

– Prends tes gants et ta tuque, je sais exactement où c’est.

Trente minutes plus tard, je découvrais, éblouie, les îles du Bic. Le territoire dont j’avais tant rêvé.

Il faut pénétrer dans le parc du Bic pour comprendre. Depuis la route entre Rivière-du-Loup et Rimouski, on ne peut deviner le trésor caché : les pics somptueux et les caps battus par une mer endiablée, les islets révélés par la marée, les anses secrètes, les marais grouillants et les petites baies envahies par le tumulte des goélands et les cris des loups-marins.

Avant de devenir mon paysage préféré, le Bic n’était pour moi qu’un parc avec un nom de stylo. Si je l’aime avec tant de passion aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que je l’ai sillonné de long en large, de l’anse à Voilier à la pointe aux Épinettes en passant par la baie des Cochons, et du pic Champlain au cap Enragé en poussant parfois, à marée basse, jusqu’à l’île aux Amours. Ce n’est pas seulement parce que peu d’endroits au monde présentent une telle diversité géographique et autant de sommets en si peu de kilomètres carrés. Ni encore parce que ce paysage semble hanté par les fantômes et protégé par les fées. Ni même parce que j’y ai installé un roman. C’est pour toutes ces raisons à la fois et bien d’autres encore.

Le mot Bic vient d’une déformation de «pic», utilisé par Champlain lorsqu’il repéra le sommet qui allait prendre son nom. Dans ce royaume farci de légendes, on raconte qu’un ange fut jadis chargé de distribuer les montagnes sur toute la terre. En fin de mission, l’ange épuisé s’arrêta tout près de ce qui allait devenir le village du Bic et vida d’un seul coup ses poches encore lourdes. Une colonie de montagnes surgirent de la mer pendant que les dernières grenailles enfantaient des îles.

J’ai su au premier coup d’œil que j’avais enfin trouvé le lieu où la mer commence, pour moi comme pour mes personnages. Il me restait à inventer une histoire. Cette année-là, juste avant les premières neiges, j’ai eu le privilège d’explorer le parc du Bic en compagnie de biologistes.

– Que veux-tu voir ? m’ont-ils gentiment demandé.

– Tout ce qu’il y a de plus beau, ai-je répondu, gourmande.

De retour à Montréal après cette inoubliable randonnée, j’ai compris que la magie des lieux me servirait d’histoire. J’ai installé mon roman à l’époque des dernières seigneuries, alors que les pilotes du Saint-Laurent se signaient au passage des îles du Bic tant les écueils y étaient redoutables.

L’histoire ? Une chasse aux trésors. Dix lieux, dix merveilles. Les grands hérons du marais salé, la lune au sommet du cap Enragé, les phoques éperdus de joie, les rubans d’algues des marelles, les grottes dissimulées…

La réalité dépasse souvent la fiction. Je m’en suis simplement souvenue au moment d’écrire Là où la mer commence.

Par Dominique Demers – L’Actualité

Par National du Bic

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